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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 16:59

Jiri Kylian

 

  J’aime à retrouver dans la danse les fondements,

les mouvements les plus élémentaires du comportement des gens. Je prends dans la technique classique, dans la danse moderne américaine, dans la danse populaire et, bien sûr, dans le mouvement naturel, ce qui me permet le mieux d’exprimer cela. J’essaie de former un langage avec tous ces éléments, un langage me permettant d’aller plus loin, d’approcher de plus près l’être humain.    

  Jiri Kylian.

 

 

Jiri Kylian est né à Prague (en 1947), d’un père banquier, et d’une mère danseuse. Il commence à neuf ans à étudier la danse, et entre à quinze ans, au Conservatoire de la capitale tchèque, où il suit (outre les cours de classique dispensés par Zora Semberovà), ceux de modern Dance (technique Graham) et de danse folklorique. Il travaille également le piano. En 1967, bénéficiant d’une bourse accordée par le British Council, il vient à Londres à la Royal Ballet School. De passage, le chorégraphe John Cranko lui propose de rejoindre un jour sa compagnie, à Stuttgart.

Eté 1968 : Kylian quitte Prague envahie par les chars soviétiques, et trouve refuge en Allemagne au Ballet de Stuttgart. Il y devient bientôt soliste, et y fait ses premiers pas de chorégraphe, lors des « Matinées de la Société Noverre » (un parcours semblable à celui de John Neumeier, « remarqué » aussi par Cranko, quelques années auparavant).

Chorégraphe invité au Nederlands Dans Theater à la Haye en 1973, il est associé deux années plus tard à la direction artistique (avec Hans Knill), puis devient le directeur du NDT en 1978. Il n’a alors que trente ans.

Sa grande aptitude de chorégraphe et d’artiste à générer l’enthousiasme et la fidélité des membres du NDT a fait de cette compagnie une entreprise unique par ses réalisations et sa structure au triple visage (troupe principale, NDT- Ballet junior, NDT- groupe senior). Jiri Kylian, ayant choisi de quitter  ses fonctions de directeur général du NDT en juin 1999, reste néanmoins chorégraphe et conseiller artistique de la compagnie. Depuis 2000, il est également conseillé artistique auprès de la Saitama Arts Foundation, à Tokyo. Jiri Kylian a créé une soixantaine de chorégraphies : œuvres attachantes, musicales, parfois grinçantes d’humour, souvent traversées d’images étranges aux confins du rêve et du réel, toujours imprégnées de gravité, elles témoignent d’un incessant questionnement de notre époque. Moraliste que navrent les dérèglements du monde, mais humaniste confiant en la jeunesse et la beauté, le chorégraphe Kylian utilise, pour exprimer ses inquiétudes ou nous faire  partager ses bonheurs, un langage métissé de techniques classique et moderne, fait d’emprunts aussi au folklore et aux danses primitives.

Jiri Kylian a reçu la « Carina Ari Medal » à Stockholm, le « West End Theatres Award » à Londres, le prix Sonia Gaskell à Amsterdam, le prix Andersen de chorégraphie à Copenhague, le grand prix International de viédo-danse à Nîmes (1988), deux fois le Prix Benois de la Danse (à Moscou en 1993, et à Berlin en 1999 pour One of a Kind), le prix de la critique au festival d’Edimbourg en 1996 et 1997. En février 2000, le Laurence Olivier Award a été décerné à la fois au chorégraphe et à la compagnie pour leur « prestation exceptionnelle ». Trois Nijinsky Awards à Monte Carlo, en décembre 2000, lui ont été attribués à (pour le spectacle One of a Kind, pour la chorégraphie de ce ballet, et pour le NDT).

En 1995, il a été fait Officier de l’ordre royal d’Orange-Nassau. Il est également Officier de Arts et Lettres (Ministère de la Culture français), médaille d’or du Mérite de la République tchèque, et docteur Honoris Causa de la Juilliard School à New-York.

 

Principales chorégraphies :

 

  • 1989 : Falling Angels
  • 1989 : Black and White
  • 1990 : Sweet Dreams
  • 1990 : Sarabande
  • 1991 : Petite Mort
  • 1992 : As If Never Been
  • 1992 : No Sleep Till Dawn of Day
  • 1993 : Whereabouts Unknown
  • 1994 : Tiger Lily
  • 1994 : Double you
  • 1995 : Bella figura
  • 1997 : Wings of Wax
  • 1997 : Tears of Laughter
  • 1998 : A Way Alone
  • 1998 : Indigo Rose

 


Justification quant au choix du chorégraphe

 

 

 

Tout laissait prévoir que Jiri Kylian serait vite un chorégraphe indispensable aux plus grandes compagnies du monde. Directeur, depuis 1978, du NDT, dont il a su multiplier les possibilités d’expression en ajoutant à la compagnie principale deux petites compagnies parallèles, il avait d’emblée l’envergure d’un créateur hors normes à mon goût. On peut se demander aujourd’hui si ses chorégraphies sont classiques ou contemporaines ? Il défiait déjà toute classification hâtive, et savait se faire accepter des deux univers, alors bien plus antagonistes qu’aujourd’hui. Jiri Kylian, a cette personnalité constructive, apaisante, il a la curiosité toujours en éveil, aussi apte à créer qu’à diriger, Kylian est pour moi un chorégraphe de très grande envergure.

Quand il arriva au NDT en 1973, Kylian avait un passé riche en expériences variées et complémentaires. Ses dons naturels et musicaux l’avaient d’abord fait rêver enfant, d’une carrière d’acrobate ou bien chef d’orchestre. En 1938, Zora Semberova lui transmet les règles de la tradition classique par un enseignement intelligent et rigoureux, avec une authentique ouverture d’esprit, qualités qui marquent de manière indélébile l’étudiant, dont la sensibilité est aussi imprégnée du savoureux héritage folklorique de toute cette région à Prague. C’est à Londres, que Kylian touche enfin concrètement ce qui n’était qu’un rêve : une profusion de spectacles à voir, la possibilité de s’exprimer sans contraintes, et de travailler toujours plus.

Paradox en 1970 va être le point de départ de la plus magnifique carrière qui compte aujourd’hui plus de soixante ballets d’une grande diversité de formes, mais tous marqués par l’inspiration et la rigueur stylistique.

Je pense, qu’on ne peut parler de style au sujet de Kylian. Il n’aime pas ce terme, qu’il trop limitatif, et qui implique une sorte de fidélité à des principes de base. Il tient à garder une totale liberté d’expression, même si son langage s’appuie sur les solides données de la technique classique. Mais ces données, il les pousse vers des limites extrêmes, il les adapte aux propos de chaque œuvre. Et sa première source d’inspiration reste la musique.

C’est la musique qui va le guider dans le travail qu’il entreprend à partir d’une idée qui peut jaillir d’une lecture, d’une réflexion, ou de la rencontre avec une œuvre d’art, comme ce tableau de Brueghel qui lui suggéra « Jeux d’enfants », ou cette sculpture de Giacometti qui donna naissance à No more play. Chaque fois, Kylian cherche à exploiter toutes les possibilités du corps humain, engendrant une énergie que l’on jugea parfois dangereuse, mais qui reste reliée à la musique, toutes les musiques, pourvu qu’elles soient belles. De la diversité de ces musiques découle la diversité de l’œuvre dans son ensemble. Jiri Kylian a choisit des compositeurs très différents, comme Franck Martin, Debussy, Nordheim, Schönberg, Takemitsu. Dans un langage très classique, nourri de sauts acrobatiques et d’une irrépressible joie de vivre, la Sinfonietta de Janaceck était un hymne transcendé à ses origines nationales.

Ces dernières années, en effet, Kylian semble se tourner de plus en plus souvent vers l’utilisation de montages sonores, et construit un très intéressant travail sur la lumière. Carrés ou cercles lumineux, vastes étendues dont les couleurs créent des changements de climat, éclairages rasant, zones d’obscurité d’où émergent les corps, modifient et animent l(aire d’action des danseurs d’une manière tout aussi expressive et efficace qu’un décor.

Le monde visuel de Kylian, qui se plait à imaginer costumes et scénographie, paraît s’orienter vers des images plus austères, dans un climat encore plus méditatif et intérieur.

Il a notamment construit la plupart de ses derniers ballets autour de pas de deux largement développés, soulignant l’affrontement et l’union de l’homme et de la femme, dans un style très dépouillé, où ne reste que l’essentiel du propos chorégraphique.

Toujours en évolution, avec intelligence, musicalité et on pourrait même lui accorder le mot science, il accorde une vraie générosité et un profond respect des autres. L’art de Jiri Kylian passionne aujourd’hui autant qu’à l’époque où on le découvrait, car son enthousiasme, son élan artistique, son irrésistible dynamisme teinté d’intellectualisme, sont parés des mille séductions du vrai spectacle.

Nous pouvons nous demander actuellement, si le chorégraphe pense-t-il être parvenu à un moment important de sa vie de créateur ? ou bien cherche-t-il encore une nouvelle liberté, ou bien d’autres sources d’inspirations ? Il a en effet, choisi de quitter la direction du NDT où il est maintenant remplacé par Marian Starstädt. Mais il reste tout de même conseiller artistique, et chorégraphe.

Jiri Kylian disait d’ailleurs : «  Je ne crois pas au style. C’est d’ailleurs pour moi un vrai problème. Je pense que bouger avec un certain style vous limite, vous entrave. Tout ce qu’un être humain peut faire avec son corps peut être utilisé pour exprimer ce qu’il a à dire. Il en va de même avec les langues. Je suis prêt à me servir de n’importe quelle langue au monde pour dire ce que j’ai à dire. Peu importe que ce soit du tchèque, du chinois ou n’importe quoi d’autre. Quand je pense au fabuleux instrument qu’est notre corps, je le trouve si riche qu’il surpasse toutes les langues du monde. Ses possibilités expressives physiques peuvent aller bien au-delà de ce que les mots, la musique, la peinture peuvent dire. Si on a l’imagination de bien les employer à l’extrême, il faut le faire, sans se limiter à un certain style. »

Jiri Kylian qui définit la danse comme étant un jardin d’une profondeur sans fin, sait varier ses thèmes, ses sources ‘inspiration, mais aussi en enrichissant le sens, en multipliant les possibilités d’interprétation. Ce que j’aime beaucoup aussi chez ce chorégraphe, c’est sa manière d’exprimer un romantisme exacerbé, alternant les embrasements lyriques et les accablements nostalgiques, se plaisant aussi aux ornements baroques. C’est un chorégraphe qui évolue, et ne s’installe pas dans un « style », et sa danse s’universalise dans un sens. Jiri Kylian va chercher loin dans la profondeur de l’âme, à des impulsions romantiques succède l’exploration de l’inconscient. Lorsque j’observe ses chorégraphies, je me demande souvent où se situe le chorégraphe ? à la frontière entre le rêve et la réalité ? Comme tout poète, ce qu’il est finalement autant qu’un chorégraphe, il recherche les empreintes, les signes, tout ce qui marque le cheminement des hommes et le mouvement de la pensée.

 

Ce sont donc tous ces points qui m’ont motivé dans mon choix de chorégraphe. Et s’il existe une compagnie dans laquelle j’aimerais vraiment pouvoir entrer, ce serait sans aucun doute celle de Jiri Kylian, le poète de la danse en personne.

 

 

Mozart

 

 

 

 

  Né le 27 janvier 1756 à Salzbourg, il y fut baptisé sous le nom de Johannes Chrysostomus Wolfgangus Theophilus Mozart. Son père, Leopold Mozart, se chargea de son éducation musicale. Il était chef d'orchestre à la cour de l'archevêque de Salzbourg ainsi que violoniste, compositeur et pédagogue.

Dès l'âge de six ans, Mozart montre des dons exceptionnels pour le pianoforte, l'ancêtre du piano et pour le violon. Il étonnait par sa capacité à improviser et à déchiffrer les partitions.
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En 1762, son père décida de l'emmener en tournée dans les cours d'Europe, où on lui fit un triomphe. Ces voyages furent éprouvants pour l'enfant. De cette époque datent les premières sonates pour clavecin et violon, une symphonie, et un premier essai d'opéra-bouffe, La Finta Semplice (1768). Décoré par le pape de l'ordre de l'Éperon d'or, il fut aussi nommé maître de concert auprès de l'archevêque de Salzbourg en 1769. 

        Cette année-là, il composa Bastien et Bastienne, inspiré du " Devin du village" de Jean-Jacques Rousseau. En 1770, on lui commanda son premier opéra seria,
d'inspiration antique. Ce Mithridate, Re di Ponte, créé à Milan, assura à Mozart un succès international en tant que compositeur.

         De retour à Salzbourg, Mozart réussit à s'imposer, malgré le peu d'intérêt pour la musique du nouvel archevêque Colloredo. Les larges loisirs que lui laissaient sa charge
de maître de concert lui permirent de se consacrer à la composition. Mais Léopold, le père de Mozart décide, avec l'accord de l'archevêque, une nouvelle tournée en Europe en 1777, et Mozart, accompagné de sa mère, repartit en tournée dans les cours allemandes 
et à Paris.
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         À la recherche d'un poste stable dans une cour d'Europe, Mozart connut plusieurs déceptions. Attiré par le prestige musical de la ville, il gagna Mannheim où il espérait être reconnu. Il se rendit ensuite à Paris mais l'effet "enfant prodige", avait disparu, et 
le jeune homme de vingt deux ans, n'était plus qu'un musicien parmi tant d'autre. 

Il y tomba amoureux de la chanteuse Aloysia Weber. Échec amoureux, difficultés financières, Mozart fut marqué par l'arrogance des aristocrates et vécut la mort de sa mère à Paris comme un drame intime. Le retour à Salzbourg en 1779 mit fin à la période la plus sombre de la vie du compositeur.

Mozart, au fait de sa maturité musicale, sut inventer un style particulier et se mit à exploiter de nouveaux moyens musicaux. Le succès d’Idoménée (1781) lui assura les faveurs de la cour salzbourgeoise jusqu'à ce que les brouilles répétées avec l’archevêque l'obligent à partir pour Vienne.
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        Aidé par quelques amis, il espérait y vivre en donnant des leçons, et des concerts 
par souscriptions. C'est à cette époque que l'empereur d'Autriche, Joseph II, lui passa commande d'un nouveau Singspiel en allemand. Mozart, s'inspirant des turqueries alors en vogue, composa L'Enlèvement au sérail en 1782, année où il épousa finalement la sœur d'Aloysia, Constance Weber. 

A son arrivée à Vienne tout allait pour le mieux. Les souscriptions faisaient le plein, grâce à la bienveillance du Baron van Swietten, qui fut son ami jusqu'à la fin de la vie 
de Mozart. Peu à peu le désintérêt pour la musique de Mozart s'installa et le couple commença à avoir de sérieuses difficultés financières.
En collaboration avec le grand librettiste Lorenzo Da Ponte, Mozart put enfin donner 
la pleine mesure de son talent avec des opéras comme Les Noces de Figaro (1786), Don Juan (1787) et Cosi fan tutte (1790). Une fois de plus l'amour est au rendez vous des opéras de Mozart.

             Canova sculpteur du 18me siècle a immortalisé le thème dans" Psyché ranimée par le baiser de l'amour".
Si le succès à Prague de Don Juan fut retentissant, Mozart continua de souffrir de l'indifférence viennoise, et des cabales montées contre lui par ses confrères comme Antonio Saliéri. Seule une commande impériale, l'opéra seria La Clémence de Titus (1791), sur un livret de Métastase, rendit à Mozart un peu d'espoir.
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Alors qu'il travaillait à un nouveau Singspiel sur un thème féerique, La Flûte enchantée (1791), Mozart reçut,  la visite d’un homme vêtu de noir qui lui commanda un requiem. Il laissa inachevé cette œuvre ultime et sombre. Dans la nuit du 20 novembre, il se sent soudainement très fatigué. Constance fait venir le médecin immédiatement. Le docteur Klosset estime que son état est grave. Des enflures aux mains et aux pieds laissent supposer une affection rénale. Rapidement l'état de santé de Mozart s'aggrave encore et le docteur Klosset demande l'avis du docteur Sallaba, médecin chef de l'Hopital Général. Il visite Mozart le 28 novembre et estime dès lors que la maladie n'est plus guérissable.  Mozart n'a plus que 7 jours à vivre. Il meurt à Vienne le 5 décembre 1791. 
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Comme tout le monde sait, Mozart fut enterré dans une fosse commune, mais pas jeté n'importe comment. A l'époque, dans les fosses communes, on enterrait 16 personnes, 
par rangée de quatre corps, sur quatre. Les fosses étaient retournées tous les dix ans, et le fossoyeur qui avait enterré Mozart en 1791, a récupéré son crâne en 1801. 
Ses dernières symphonies furent créées sous la direction de son élève Franz Xaver Süssmayr (1766-1803), qui paracheva la composition du Requiem.

        Sa mort prématurée  n’a pas empêché Mozart de devenir l'un des musiciens les plus célèbres au monde. L'importance quantitative (plus de 600 œuvres) et qualitative de la musique mozartienne démontra une immense puissance d'imagination et ce, dès son 
plus jeune âge. 

        Il a abordé tous les genres avec talent : symphonies, musique de chambre, œuvres pour pianoforte et concertos, mais aussi musique vocale, œuvres religieuses, sans oublier bien sûr l'opéra. Il composait avec une facilité déroutante et souvent sans corriger ses partitions, son intuition première étant souvent la meilleure. Son œuvre a su synthétiser la légèreté italienne et le savoir-faire contrapuntique des Allemands.
        Passant de la légèreté à la gravité, les concertos sont de beaux exemples de contrastes et de la richesse des couleurs. 

Dans ses opéras, Mozart a su créer de vrais personnages, humains et fragiles; Pour la première fois dans l'histoire de l'opéra, ce sont également des œuvres engagées comme "Les Noces de Figaro" d'après la pièce de Beaumarchais, ou "La flûte enchantée" opéra maçonnique et pas un simple divertissement comme on le croit souvent. Entre force et tendresse, entre gaieté et tragédie, le langage de Mozart est universel.
 


Kylian « Petite Mort » Mozart

 

 

Le ballet est défini sur deux mouvements de concertos pour piano de Mozart. La musique exige alors la plus grande clarté dans l’exécution des danseurs qui doivent transmettre sérendipité, soit la caractéristique d’une démarche qui consiste à trouver quelque chose d’intéressant de façon imprévue, en cherchant autre chose, voire rien de particulier. Cette approche est issue d’une démarche heuristique. 

            Les formes complexes que chaque danseur créé avec un partenaire, ou avec l’escrime en se pliant, en s’inclinant ou en s’évitant doivent être parfaites et efficaces.

            Kylian organise ses six couples dans l’espace de manière aussi paralysante qu’abstraite.

 Les danseuses portent des corsets blanc-beige, tandis que les jambes et les bras nus deviennent une attention visuelle alors que le mouvement provient du cœur.

Ce ballet nous offre un délicieux mélange de résistance physique au milieu de la plus grande grâce.

 

Comme le disait Kylian, « Je ne cherche pas à créer mon style. Le corps est si riche qu’il ne peut être cloisonné. J’aime à retrouver dans la danse les fondements, les mouvements les plus élémentaires du comportement des gens. Je prends dans la technique classique, dans la danse moderne, américaine, dans la danse populaire et bien sûr dans le mouvement naturel, ce qui me permet d’exprimer cela. J’essaie de former un langage avec tous ces éléments, un langage me permettant d’aller plus loin, d’approcher de plus près l’être humain. »


 

 

Petite Mort

 

 

 

L’origine de cette expression remonte au XVI siècle, à l’époque d’Amboise Paré un chirurgien.

A cette époque la « petite mort » désignait la syncope ou l’étourdissement, mais aussi et surtout les frissons nerveux. En ce qui concerne l’évanouissement court, on peut effectivement l’assimiler à une « petite mort » contrairement à la grande, la vraie définitive.

 

Les heureux hommes qui ont déjà vécu çà, savent que l’orgasme provoque de manière plus ou moins fugace des symptômes proches de ce que désignait autrefois la locution (« le grand frisson »). C’est pourquoi le langage érotique se l’est approprié.

 

Ainsi « petite mort » est une sorte d’apothéose qui offre toujours avec ce sentiment d’angoisse sous-jacent l’expression la plus sublime de l’amour et des couples amoureux.

 

Aussi, la musique a sa magie pure, qui nous dit de baisser les armes pour ne s’intéresser qu’à la tendresse amoureuse.

 

 

 

 

 

 

Début, première partie

 

Lors des quatre premières mesures de la partition, six hommes sont au sol, les mains un peu plus écartée par rapport à la largeur des épaules, les bras tendus verticalement, le dos plat, en appui sur les pieds, ils fléchissent les bras lentement, de façon à amener le buste en léger contact avec le sol dans un adagio très lyrique, pour s’allonger entièrement au sol avant de rouler sur eux même pour se donner une impulsion et se relever à la quatrième mesure qui présente d’ailleurs des triples croches : donc la partition accompagne bien l’élan prit par les danseurs.

 

Deuxième portée, première mesure : L’ornement très rapide est illustré par un mouvement cyclique rapide du poignet de la main dans laquelle sont tenu les épées des danseurs.

Troisième mesure : descente lente des danseurs accroupis, tout en exécutant les mêmes gestes rapides et cycliques, la partition elle présente des doubles croches.

Quatrième mesure : après la noire, il y a un soupir, et ce silence est représenté comme une respiration, un geste arrêté avec les bras ouverts comme les ailes d’un oiseau qui se prépare à s’envoler.

 

La partition dénote beaucoup de suspensions dès le début et Mozart laisse la résonnance de la note. Lorsqu’il y a des silences , sur scène, les danseurs ne bougent pas et marquent le silence par un subtil arrêt qui laisse place entièrement à la jouissance morale.

 

Sortie des danseurs, les hommes accompagnent l’entrée des femmes. Entrée de l’orchestre (sur scène hommes+ femmes = orchestre).

Six couples adoptent des mouvements très lyriques, en élévation grandiose et beaucoup de souplesse, et de plus en plus rapides. Ici Mozart pose la musique, comme Kylian pose les danseurs. Orchestre seul en homorythmie, et à l’unisson, tous les couples dansent ensemble.

 

Sixième portée : Piano seul, donc hommes seuls. Les hommes accompagnent les femmes dans leur sortie.

Les ornements, les triples croches et les doubles croches sont accompagnés de mouvements plus rapides et avec plus de sauts, et lorsque la partition ne présente plus que des croches simples, alors les mouvements reprennent la lenteur tout en gardant le même lyrisme, du début.

 

Huitième portée : entrée de l’orchestre délicate, entrée du fond de scène des femmes qui marchent doucement vers les hommes.

 

Septième portée : Orchestre et piano se rassemblent (tutti) avant de chuter ensemble. Lors de la première mesure, le piano atteint la note dominante, qui s’accompagne d’une arabesque nette, rapide et qui « tient ». Le danseur a les bras élevés.

Les hommes baissent alors leurs « armes » face aux femmes

 

Passage à la deuxième partie une fois les femmes placées avec leurs partenaires.

 

Ici, la musique est un espace intime qui est au début ni trop aiguë, ni trop grave. Les épées des hommes « imaginaires » lors de l’entrée des femmes, sont toujours présentes dans la musique effilée. Aussi ce n’est en aucun cas une musique qui nous place dans le sol, mais nous ressentons à son écoute plutôt une idée d’envol. Kylian agit ici tel un architecte du son, départageant avec précision chaque parties, sous parties, et en composant chorégraphiquement un alliage parfait entre musique et danse.

  

 

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